Catégorie : Reflets des astres

Perruques poudrées, minimalisme et Pluton en Capricorne

Perruques poudrées, minimalisme et Pluton en Capricorne

J’ai décidé il y a quelques mois que ça suffisait comme ça les rendez-vous chez le coiffeur toutes les 5 semaines : j’allais laisser mes cheveux regagner leur couleur naturelle. Ou ce qu’il en restait. C’est-à-dire beaucoup de blanc. Décision difficile s’il en est : à mon tendre âge de 46 ans je risque gros de ressembler à Cruella de Ville ou autre vulgaire sorcière des couvertures de J’aime lire (j’ai des gosses, je sais de quoi je parle). Je suis bien entendu allée me consoler sur internet et quelle ne fut pas ma surprise – le blanc est in ! Il est hype! A la mode ! Au point qu’une journaliste connue (de mode, justement) a tiré tout un livre de sa conversion, en passant par tous les degrés bicolores jusqu’à un résultat immaculé comme la neige.

 

Vous allez dire, de quoi cause-t-elle ? Et l’astrologie dans tout ça ?

J’ai bien sûr une raison toute personnelle pour assumer en ce moment un coup de vieux – Saturne opposera bientôt mon ascendant. Mais Saturne est bien le maître du Capricorne. Et en ce moment Pluton traverse précisément ce signe et se trouve donc en territoire saturnien.

 

Du fait de sa lenteur (presque 248 ans pour compléter son tour du zodiaque), Pluton donne le ton. Chacun de ses séjours dans un signe marque une époque. Et comme son orbite est une ellipse très allongée, la durée de ces séjours est très variable. Pluton a passé 25 ans en Cancer (1914-1939), une période marquée par les nationalismes au point d’amener 2 guerres mondiales. Puis il a traversé le Lion en 21 ans (1937-1958) : ce fut le baby boom de l’après guerre et la mentalité « parce que je le vaux bien ». En Vierge, en 16 ans (1956-1972), une conscience écologique a timidement émergé pour essayer d’éponger les dégâts des excès de la génération précédente. Ses transits se sont progressivement accélérés : Pluton n’a passé que 13 ans en Balance (1971-1984) qui lui ont suffi pour populariser le divorce. Et seulement 12 ans en Scorpion (1983-1995) qui ont vu la progression de l’épidémie de SIDA. Le séjour récent de 13 ans en Sagittaire (1995-2008) est resté frais dans les mémoires comme une époque d’attentats motivés par la religion. Le passage de Saturne sur les traces de Pluton dans ce signe a prolongé l’écho de cette période jusque dans le présent.

 

Depuis 2008, Pluton réside en Capricorne. Ce signe, traditionnellement parlant d’ambition et d’hiérarchie, est associé aux potentats de ce monde et aux organisations établies, qui font tourner les rouages de l’économie mondiale. Or, l’entrée même de Pluton dans ce signe autocratique y sema le chaos avec la crise des subprimes et la débâcle financière qui s’est ensuivie. Le Capricorne est un signe bâtisseur, qui figure souvent de manière proéminente dans les thèmes d’architectes et d’ingénieurs – or la crise a démarré  dans l’immobilier. Pluton retourne les tables sur son passage. Le maître mot décrivant son action est : « crise ». Venant après l’optimisme débordant du sagittaire et ses tendances expansionnistes, le transit en Capricorne nous rappelle à l’ordre. Souvenons-nous que c’est la crise des ses finances, qui bat son plein avec Pluton en Capricorne sous Louis XV et Louis XVI, qui a sonné le glas de la monarchie française.

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On le voit bien, chaque signe est une réaction aux excès du signe précédent. Là où le Sagittaire attend l’abondance, le pessimiste Capricorne ne voit que pénurie. Qui dit vrai ? A fréquenter les médias actuels, la pénurie est partout : le pic pétrolier approche, s’il n’est déjà atteint. Les minéraux rares, faisant honneur à leur nom, sont devenus de plus en plus … rares. En France on connaît en ce moment une pénurie de beurre ( !), phénomène impensable jusqu’à peu. On constate un appauvrissement en nutriments des fruits et légumes. L’eau potable est devenue une denrée convoitée. Les insectes, décimés par les pesticides, ont déserté nos champs. Et la Terre connaît la 6e grande extinction d’espèces de son histoire. En ces temps de disette, l’homme fait ce qu’il peut et s’approprie les codes du toujours moins : le minimalisme est né. Pourquoi pouvons-nous y voir l’influence de Pluton à l’œuvre ? Lors du précédent transit en Capricorne, sous Louis XV, la crise d’actualité était celle des farines, avec la famine qui s’est ensuivie.

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Ne l’oublions pas, le Capricorne soucieux de sa position sociale cherche constamment à améliorer son statut. Prélude de la quête centrifuge du Verseau, glorifiant la différence ? Ces dernières années ont aussi vu maints mouvements séparatistes prendre de l’ampleur au point de toucher au but (ou presque). Les états (concept capricornien par excellence) menacent d’imploser : on le voit avec l’Espagne et la Catalogne, le Royaume Uni et l’Ecosse, avec l’Europe et le Royaume Uni. Vous n’y voyez pas une expression du transit de Pluton ? Rappelons-nous que, lors de son dernier passage en Capricorne, les colons d’Amériques ont réclamé leur indépendance. Qu’ils ont obtenu lorsque Pluton a franchi la frontière du Verseau.

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J’ai mentionné l’avidité de reconnaissance sociale comme le propre du Capricorne. Or, de nos jours les écarts sociaux se creusent comme jamais dans l’histoire récente : 1% de la population mondiale possède plus que les 99% restants. La pyramide de la distribution des richesses qui fait que l’ordre mondial puisse fonctionner est en danger de collapse (un autre terme plutonien). C’est une situation similaire, à la fin du règne de Louis XV et pendant le règne de Louis XVI,  qui a poussé le peuple français à la révolte (Verseau).

 

Et les cheveux blancs dans tout ceci ?

 

Regardons ensemble ces 3 portraits de rois de France, Louis XIII (1610-1643), Louis XIV (1643-1715), Louis XV (1715-1774). Un seul d’entre eux a connu Pluton en Capricorne. Vous devinez qui ?

Neptune en domicile: comme un poisson dans l’eau

merL’astrologie n’est pas une science abstraite.

 

Ses objets sont si éloignés, si démesurés, si insaisissables par l’esprit qu’il est difficile d’imaginer qu’ils aient un rapport avec notre si prosaïque vie terrestre. Ici bas, les macro- et micro-événements se succèdent à toute allure dans un chaos brownien régi par le seul hasard.

 

Ou peut-être pas.

 

Les passages des planètes trans-saturniennes à travers les signes du zodiaque durent plusieurs années ; si l’astrologie a un fondement de vérité, ces mouvements devraient peindre la toile de fond des préoccupations de notre société. Et une planète n’est nulle part plus à l’aise que dans le signe de son domicile, le signe qu’elle gouverne. Là elle peut donner la vraie mesure de ses pouvoirs, montrer la vraie étendue de son influence.

 

Depuis février 2012 et jusqu’à 2025, Neptune se situera dans le signe des Poissons, dont il est le maître moderne (cet honneur revenait traditionnellement à Jupiter). Neptune, équivalent romain de Poséidon, dieu des océans chez les Grecs, a des affinités – mythologiques autant qu’astrologiques – avec l’eau (non seulement liquide, mais aussi brouillard, vapeur), les liquides en général. L’astrologie, depuis Zipporah Dobyns, embrasse la notion d’un alphabet astrologique où une planète, le signe qu’elle gouverne et la maison correspondante véhiculent les mêmes significations. Dans cette logique, Neptune représente également la spiritualité, le sacrifice, la confusion, l’illusion et la désillusion, le sommeil, les paradis artificiels et – avec la maison XII – aussi la maladie (épidémie) et le monde médical.

 

Voyons si nous pouvons suivre Neptune à l’œuvre durant sa précédente traversée des Poissons, entre 1849 et 1862. Ce passage avait lieu peu après la découverte de la planète elle-même, signe que le monde était prêt pour incorporer toutes choses neptuniennes dans sa conscience collective. En voici une liste non-exhaustive :

 

– le chloroforme vient d’être utilisé comme anesthésiant

– les Mormons menés par Brigham Young viennent de s’établir dans l’Utah

– les antiseptiques commencent à être utilisés dans les hôpitaux grâce à Joseph Lister

– le premier puits de pétrole est foré

– David Livingstone découvre les chutes Victoria sur le Zambèze

– Herman Melville écrit Moby Dick

– Pasteur réfute la notion de génération spontanée des microorganismes ; ses études sur la fermentation permettent d’expliquer les maladies contagieuses

– les compagnies navales transatlantiques prennent leur essor

– le commerce de l’opium en Chine est légalisé

– John Snow découvre dans l’eau le microbe responsable de l’épidémie de choléra

– Bernadette Soubirous a une vision de la Vierge, Lourdes devient un site de pèlerinage où les guérisons miraculeuses s’enchaînent

– c’est le début du mouvement spirite et le grand âge de la médiumnité

 

Mais l’actuel passage de Neptune en Poissons pourra-t-il produire une liste tout aussi parlante ? Les temps ont bien changé, mais nous en avons déjà une idée, puisque :

 

– nous prenons conscience de l’urgence à protéger les océans de la surpêche et de la pollution

– l’eau potable devient un enjeu majeur et sa pollution par le fracking devient source de conflit ouvert

– la légalisation du cannabis devient sujet de débat

– les médecines alternatives, la voyance et les thérapies énergétiques ont le vent en poupe

– la crainte d’épidémies telles qu’Ebola ou Zika est dans tous les esprits

– la méfiance envers les vaccins est de plus en plus répandue

– la science découvre les pouvoirs insoupçonnés de notre flore intestinale (Neptune comme maître des micro-organismes?)

 

Comme on peut le constater, certains de ces points portent une ressemblance inouïe aux événements des années 1850 (cannabis vs opium, Ebola vs choléra, même la ressurection du spiritisme à laquelle on assiste avec des émissions comme Chasseurs de fantômes). Et comme Neptune est aussi le dieu de la désillusion, certaines histoires contemporaines d’apprentis sorciers finissent mal. Un exemple est la grandeur et la décadence de Theranos, compagnie biopharmaceutique qui clamait effectuer des centaines de tests biochimiques à partir d’une seule goutte de sang : ancien chouchou de la Silicon Valley, désormais convaincue de fraude. Ou le début en fanfare du Human Brain Project, qui a réuni 1 milliard d’euros de financement européen avant de susciter les doutes généralisés de la communauté scientifique.

 

Dans 9 ans sans doute aura-t-on une meilleure vision d’ensemble de ce que ce transit de Neptune veut nous faire comprendre. Si tant est qu’il est possible de jamais comprendre Neptune…

 

Mercure rétrograde, l’imprévisible

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Le vendredi n’est pas désigné pour rien jour de Vénus : quoi qu’il se passe, il a un atout dans sa manche, l’anticipation du week-end à venir. Le boulot se fait avec gaieté de cœur (ou presque) sachant que le week-end est là, tout près, avec ses réjouissances. Ce vendredi, les projets étaient clairs : nous allions tous nous rendre à  la grande fête de famille prévue de longue date. J’avais pensé au cadeau, à la pension pour le chien, aux bagages. Je ne me suis pas trop inquiétée quand j’ai commencé à entendre un bruit pétaradant, rythmé, en direction de ma roue droite arrière. (Je ne suis pas du genre à trop m’inquiéter en général). La nuit était presque tombée quand, sortie par hasard, j’ai vu la réalité en face : mon pneu était à plat ! Pour la première fois en 15 ans de conduite et bien entendu plus aucun garage d’ouvert. Et malgré l’admirable diligence de la TCS, pas question de voyager 200 km avec une roue de secours. Nos plans devaient être remaniés d’urgence.

Mercure, dieu de la communication et des transports, nous joue encore une fois des tours et ce depuis le 30 août jusqu’au 22 septembre, au bas mot. C’est que la planète Mercure entame un deuxième voyage à reculons à travers le zodiaque cette année (le premier a eu lieu ce printemps) et, jamais deux sans trois, elle répétera cette performance en décembre.  Il s’agit bien sûr d’un mouvement apparent par rapport au Soleil…

Il est vraiment trop dommage que l’astrologie soit aussi peu prise au sérieux par les médias officiels. Un phénomène comme celui-ci devrait faire la une des journaux ou au moins figurer à côté de la météo du jour. Si seulement les gens étaient prévenus à l’avance, nombre de malentendus et rendez-vous ratés pourraient peut-être être évités ! Tout au moins, on ouvrirait l’œil et les témoignages des couacs en tous genres convaincraient tout un chacun du bien-fondé de l’astrologie. On peut toujours rêver !…

Des anecdotes de Mercure rétrograde abondent. Une dont le souvenir est particulièrement cuisant m’est arrivée quelques années en arrière, lorsque j’ai réalisé, la veille d’un départ à l’étranger, que les passeports des enfants venaient d’expirer. (Mercure rétrograde fait négliger des informations vitales et se plaît particulièrement à embrouiller les déplacements). Mon amie L. vient de me raconter le fiasco de sa soirée prévue avec des amis qui ne sont jamais venus, la faute à des messages croisés (qu’importe les avancées technologiques, Mercure rétro vient aussi à bout du portable : la communication ne passe pas). Mais à bien y regarder, on peut voir sa trace au quotidien : le représentant qui m’a rendu visite en se trompant de personne ; le document dont j’ai sauvegardé la mauvaise version ; les problèmes de math de mon fils dont l’énoncé était désespérément faux ; le téléphone qui renvoie au mauvais numéro; même le casse-tête que toute la famille s’escrime à résoudre, en vain.

Qu’est-ce que je fais là, direz-vous, à m’affairer sur ce blog, alors que Mercure est si peu propice à l’écriture ? C’est simple, mon Mercure natal était aussi rétrograde : je me sens en territoire familier ! Si la plupart du temps il navigue à contre-courant, mon Mercure a maintenant le vent en poupe et compte bien en profiter. Ceux d’entre nous (hélas, peu nombreux) dans ce cas peuvent exulter, l’heure est venue pour eux de se faire entendre !

Pour tous, c’est l’occasion de relire ce travail qu’on a fini la semaine dernière, d’ouvrir l’oeil avant de signer ce contrat en attente et surtout de garder notre sens de l’humour!

 

Faire-part de naissance

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Youpi, mon blog est enfin né !

La naissance fut rapide, après quand même des mois, sinon des années ( !) de gestation. Il est né d’un désir de partager  avec vous les découvertes, les bribes de savoir que je glâne au fil des jours en essayant l’astrologie sur la pierre de touche de la vie – la vie bien prosaïque, celle qui vient à moi. Le but n’est pas de faire rentrer la vie dans la camisole des manuels d’astrologie, mais bien d’emplir les vocables astrologiques des sonorités vivantes du réel.

Et, comme tout bébé qui vient d’ouvrir ses yeux, ce blog a aussi un thème  de naissance. Je ne l’ai pas choisi à l’avance, tout s’est fait spontanément, voyons ce qu’il augure pour la suite. Son Soleil natal est en Vierge, gage que ce blog s’attaquera aux minuties, aux astuces techniques, avec la passion du détail. Son ascendant par contre est en Poissons, il traitera donc de sujets quelque peu ésotériques, avec empathie. L’Ascendant est encadré par Neptune et Chiron, astres de l’inspiration et de la vulnérabilité. Je compte bien m’y montrer sans surenchère aucune, avec la seule ambition de progresser ensemble dans la maîtrise de l’art astrologique. J’essaierai de trier le bon grain de l’ivraie, je me tromperai sans doute aussi parfois et je n’aurai pas peur de l’assumer ! Le Soleil et le nœud nord de la Lune se trouvent ensemble au Descendant en maison VI: oui, ce blog espère trouver son public et oeuvrer pour les autres (la notion de service est bien le propre de la maison VI). Il semble que cet effort aura des chances d’être bien accueilli, avec la belle présence jointe de Jupiter, Vénus et Mercure en maison VII des « autres ». La lune en Lion a probablement contribué à me donner le courage de me lancer, avec son petit côté histrionique…Mercure, maître naturel de la communication et aussi maître de la maison III des échanges par la parole, est à l’aise en Vierge, son domicile, et bien entouré en compagnie de Vénus et de Jupiter, les deux bénéfiques de la tradition.

Un bon moment pour penser à un blog, dirait-on. Mais n’oublions pas le carré en T de Mars et Saturne à l’axe Soleil-Neptune et à l’axe des noeuds lunaires… sera-t-il suffisant pour sonner la défaite ? Espérons que les deux maléfiques se contenteront de m’infliger de la discipline dans mes écrits et du sérieux dans mes propos. Je ferai la guerre aux croyances fumeuses (Mars et Saturne en Sagittaire en IX), j’ose croire, sans faire fuir mes lecteurs. Au moins, je m’y engage pour le long terme, car Mars-Saturne n’est pas pour les chochottes et ne laissera pas tomber à la première douche froide.

Et comme le Bélier est intercepté en maison I, une devise s’impose : en avant !

Pluton et les transits de la Lune

global-mosaic-of-pluto-in-true-colorPluto, vu par New Horizons le 13 juillet. (NASA-JHUAPL-SWRI)

Un bon exercice pour découvrir soi-même de quoi chaque planète « parle » est de suivre les transits de la Lune. Le plus rapide des astres dans notre arsenal astrologique, la Lune se déplace à peu près de 13° chaque jour dans le zodiaque et en fait le tour complet en à peu près 27 jours et demi. Ce faisant, elle active chaque semaine les positions natales de toutes les planètes à tour de rôle. Dans l’ordre où elles se trouvent dans le thème de naissance, chaque planète jouera de ses atouts, étalera ses capacités. En y prêtant un peu d’attention, il est facile de ressentir :

 

– l’animation mentale de Mercure

– la douceur de vivre de Venus

– l’appel à l’action de Mars

– la stimulation expansive de Jupiter

– les contraintes de Saturne

– la perturbation soudaine d’Uranus

– la léthargie rêveuse de Neptune

– quant à Pluton…

 

Justement, Pluton est souvent un sujet tabou. Son nom (Dieu du royaume de l’au-delà) n’évoque déjà rien de bien rassurant. Il est souvent présenté comme la fatalité qui frappe et qui transforme, détruisant pour régénérer, faisant table rase pour qu’un nouvel état de choses puisse s’installer. Un épisode de la semaine dernière m’a éclairée à l’improviste sur le sujet. En route vers la déchetterie pour la corvée récurrente du tri des déchets, j’ai aperçu sur la route un beau palmipède, noir, grand, svelte, visiblement égaré. Derrière lui, un employé communal me faisait signe de passer mon chemin. A ma sortie, le même employé communal revenait tenant d’une main un fusil et de l’autre le canard mort. Il m’a expliqué qu’il était blessé et que de toute façon c’était un nuisible. Un peu plus loin, en conduisant, j’ai eu envie de pleurer. (Je sais, je suis une incurable sentimentale). Un être beau et vivant venait de trépasser et j’avais été totalement impuissante à empêcher que cela arrive.

Cette petite histoire, dont le décor (la déchetterie), les protagonistes (un animal noir et un chasseur), le vécu (l’impuissance) et le dénouement (fatal) résument bien Pluton, a eu lieu pendant que la Lune transitait mon Pluton natal. L’ascendant du moment était conjoint Pluton et non moins de 4 planètes se bousculaient dans la maison VIII – maison gouvernée par Pluton. CQFD.

En y réfléchissant, j’y vois une mise en garde ; l’optimisme béat des horoscopes qu’on voit de nos jours exige qu’il y ait un happy end : les coups durs sont automatiquement suivis d’une récompense, l’anéantissement par une renaissance. Mais mon histoire ne finissait pas bien. Le canard était bien mort, les déchets voués à la fournaise, mais elle était où la régénération promise ?

La leçon à mes yeux est d’assumer qu’on ne vit pas dans le monde des Bisounours. Non, la vie ne suit pas les codes de Hollywood, il y a bien des points de non-retour et oui, parfois on n’y peut rien, on fait avec. C’est pour moi un des messages de Pluton.

 

P.S. Ce matin, la Lune formait un transit, heureusement mineur, sur ce même Pluton ; lors de la promenade matinale du chien, j’ai failli marcher sur le cadavre ensanglanté d’un lapin, tapi dans l’herbe. Si vous vous demandez pourquoi mes anecdotes plutoniennes tournent autour du monde animal, voilà : Pluton gouverne ma maison VI des petits animaux. Mais je préfère de loin employer ce Pluton natal dans le rôle assigné, là où il se trouve, dans ma maison IV en Vierge : éliminer le périmé, les déchets, nettoyer de fond en comble pour purifier (Vierge). Si seulement j’y mettais plus de diligence, peut-être serais-je moins souvent confrontée aux traces irréversibles d’un Pluton assassin.