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Les paris sont ouverts

john-birch-society-american-flag-hero-eLes élections américaines approchent. Le monde entier a suivi de près ou de loin les bouffonneries républicaines et les chamailleries démocrates. La grande question reste : qui va gagner ? Plusieurs astrologues se sont essayés à prédire l’issue de la course et la majorité écrasante (à juger d’après les articles que j’ai personnellement lus, l’unanimité) se range derrière Hillary Clinton comme probable prochain président. Ceci sur la base des transits au thème des Etats-Unis, des transits du jour des élections ou des manipulations de parts arabes.

 

C’est peut-être mon esprit de contradiction qui m’a poussée à venir mettre mon grain de sel, mais c’est en toute objectivité que j’ai entrepris de voir ce que les bonnes vieilles méthodes prédictives – transits, progressions, directions, éclipses – ont à dire à ce sujet. J’ai considéré les données de naissance de chaque candidat telles qu’elles apparaissent dans Astrodatabank : Donald Trump, né le 14 juin 1946 à 10 :54 à New York (NY) ; Hillary Clinton, née le 26 octobre 1947 à 8 :02 à Chicago (IL).

 

Première étape de l’investigation : les transits.

 

Parmi les planètes lourdes, celles qui peuvent changer la trajectoire d’un destin, seul Uranus se manifeste dans le thème de Trump, avec des influx positifs, dans le sens du poil : sextile au Soleil, trigone la Lune – ce qui suggère que les bouleversements ne le déstabiliseront pas, tout au plus mettront du piment dans son quotidien. Plus tendu est le carré qu’Uranus fait à Saturne, laissant entendre que bouleversements il y aura. Jupiter, le grand bénéfique, commence discrètement mais finit par faire son grand retour (au sens propre, sur la position natale) en décembre – période faste, où de nouveaux projets peuvent prendre forme. Il en profite pour envoyer un trigone aux Nœuds lunaires, signe d’une popularité au beau fixe.

Saturne par contre est là pour le faire descendre sur terre : le choc des réalités risque d’être sévère avec Saturne opposé à son Soleil natal dès janvier 2017. Comme Trump est né lors d’une éclipse de lune, Saturne se trouvera aussi conjoint sa Lune natale dès décembre 2016 : une nouvelle discipline sera exigée, dans une position bien solitaire, certainement  inhabituelle pour ce Gémeaux-Lion.

 

Clinton, de son côté, ne subit que peu de transits significatifs. Pluton en sextile avec sa Vénus natale augmente quelque peu son pouvoir d’attraction. Uranus ne touche que Saturne par trigone, montrant un bel équilibre entre position d’avant-garde et attitude conservatrice. Saturne présente des aspects harmonieux avec Pluton et Saturne natal, suggérant de l’endurance et une bonne maîtrise des ressources. A partir du début 2017, Saturne affectera aussi sa Lune par un carré, placement difficile qui indique des privations et des besoins non-satisfaits. Jupiter, qui permet souvent de contrebalancer les effets restrictifs de Saturne, n’apporte ici que peu de secours, sous la forme d’un sextile à Saturne : une harmonie des buts et des ressources.

 

Chose remarquable, les deux candidats sont touchés par des transits de Chiron : Trump par un carré à son Soleil et Lune, Clinton par une conjonction à sa Lune natale. Ceci laisse songeur quant à l’état de santé des deux candidats ! Chiron a la fâcheuse habitude d’exposer sa « victime » à des situations embarrassantes, à montrer au grand jour ce que la personne a à cacher. Souvent, la vulnérabilité signalée par Chiron se traduit par une maladie pure et simple. Avec des transits  d’une telle envergure (aux luminaires) il y a fort à parier que, l’un après l’autre, les deux rivaux y laisseront quelques plumes. Trump s’est déjà abondamment ridiculisé pendant la campagne. Clinton vient d’avoir une défaillance en public qui a affolé internet et mis en route bien des rumeurs. Gageons que les faiblesses respectives des deux candidats feront les gros titres pendant encore quelques mois.

 

Les transits ne nous dévoilent cependant qu’une partie de l’histoire. Les progressions secondaires et les arcs solaires permettent de compléter le puzzle. Notamment, la lune progressée, telle la petite aiguille d’une montre, affine les prévisions en ciblant les mois-clé. Pour Trump, la lune progressée secondaire s’anime en décembre et éclaire, en cette fin d’année, Jupiter (par un carré – extravagance ? attitude outrancière ? rien ne nous choquerait plus de sa part), son Milieu du Ciel (par un sextile, donnant un coup de pouce certes mineur mais non-négligeable vers la réussite) mais surtout Saturne, marquant la solennité de cette période et l’engagement dans la durée, peut-être la prise de lourdes responsabilités.

 

La lune progressée de Hillary Clinton s’unit à son Neptune progressée en octobre pour la déstabiliser dans sa santé et la soumettre au flou orchestré des rumeurs (Neptune, maître du brouillard…). Un coup de fatigue ne serait que trop compréhensible dans cette configuration. N’oublions pas que la fenêtre d’action de cette progression commence bien un ou deux mois avant la date d’exactitude. Son Soleil et Mercure progressés se trouvent conjoints également en octobre, suggérant non seulement les mois chargés en communications officielles qui précèdent, mais aussi la culmination de pourparlers, le parachèvement d’un accord. Novembre la trouve plus combative et décembre lui offre un petit coup de chance, alors là même que sa popularité a à souffrir (Vénus progressée carré Chiron) et sa vulnérabilité physique est assumée (Soleil progressé sextile Chiron).

 

Les dernières touches au tableau sont apportées par les arcs solaires. Chez Clinton, pour autant que l’heure de naissance soit correcte, un tournant de sa carrière (et donc de la campagne) semble se jouer actuellement, en septembre. Elle était soutenue jusqu’à présent, mais un écueil de santé (Chiron=Lune/Saturne) surgit, qui la met encore plus sous le feu de la rampe (MC/point vernal). Sa situation et celle de son équipe sont bousculées (Pluton=Uranus/Nœuds), ce qui lui vaut un pessimisme croissant et même un risque de dépression (Mercure=Saturne/Neptune) en octobre. Les arcs pour novembre-décembre sont plutôt positifs, montrant un regain d’entrain et de pouvoir de séduction du public : elle jouera le tout pour le tout, advienne que pourra. Par contre, la suite voit resurgir la combinaison Saturne=Mercure/Neptune, du défaitisme et un moral en berne, lié notamment à son image et à l’accueil que lui fera le peuple (AC/Soleil). Les arcs au printemps 2017 sont plutôt mous et marqués par Chiron (points faibles à vif) et Neptune (confusion).

 

Trump, lui, mène sa campagne tambour battant jusqu’à novembre (Nœuds=Mercure/Jupiter) et la fin de l’année le trouve plus combatif que jamais, même au prix de quelques tricheries et mensonges (Mercure=Mars/Neptune) ; il peut se fier au soutien de son équipe (Nœuds=Mars/AC) mais il assume avec aplomb le leadership (Soleil=Pluton/Nœuds). Sa popularité est au beau fixe (Jupiter=Venus/MC) et son impulsivité à son comble (Uranus=Mars/MC). Il faut surtout préciser que la fin 2016 se situe pour lui entre deux arcs majeurs synonymes de succès à grande échelle : Pluton/Jupiter en décembre, suivi de Jupiter/Pluton en février. Bien entendu, ces deux arcs agissent déjà jusqu’à deux mois avant la date de leur aspect exact. Une combinaison lourde, MC=Saturne/Pluton, exacte en avril, peut suggérer autant une perte fatale pour sa carrière, une période de grande difficulté, qu’un tournant radical qui fait table rase du passé.

 

L’heure est venue de dresser le bilan : et c’est le cœur serré que j’avoue miser sur… Trump. La présence du double arc Pluton-Jupiter dans la fenêtre de temps qui chevauche l’élection et l’investiture rend superflue toute autre analyse… j’en ai bien peur.  Je ne vois pas comment ce double signe de victoire, qui marquerait chez n’importe qui l’apogée de sa carrière, pourrait se traduire par un échec dans ce cas particulier. Souhaitons que je me trompe cette fois-ci !

 

P.S : Saviez-vous que l’ascendant natal de Trump est éclairé par Regulus, l’étoile royale des anciens ? En voilà un présage d’un destin, sinon glorieux, du moins remarquable et remarqué.

 

 

Pluton et les transits de la Lune

global-mosaic-of-pluto-in-true-colorPluto, vu par New Horizons le 13 juillet. (NASA-JHUAPL-SWRI)

Un bon exercice pour découvrir soi-même de quoi chaque planète « parle » est de suivre les transits de la Lune. Le plus rapide des astres dans notre arsenal astrologique, la Lune se déplace à peu près de 13° chaque jour dans le zodiaque et en fait le tour complet en à peu près 27 jours et demi. Ce faisant, elle active chaque semaine les positions natales de toutes les planètes à tour de rôle. Dans l’ordre où elles se trouvent dans le thème de naissance, chaque planète jouera de ses atouts, étalera ses capacités. En y prêtant un peu d’attention, il est facile de ressentir :

 

– l’animation mentale de Mercure

– la douceur de vivre de Venus

– l’appel à l’action de Mars

– la stimulation expansive de Jupiter

– les contraintes de Saturne

– la perturbation soudaine d’Uranus

– la léthargie rêveuse de Neptune

– quant à Pluton…

 

Justement, Pluton est souvent un sujet tabou. Son nom (Dieu du royaume de l’au-delà) n’évoque déjà rien de bien rassurant. Il est souvent présenté comme la fatalité qui frappe et qui transforme, détruisant pour régénérer, faisant table rase pour qu’un nouvel état de choses puisse s’installer. Un épisode de la semaine dernière m’a éclairée à l’improviste sur le sujet. En route vers la déchetterie pour la corvée récurrente du tri des déchets, j’ai aperçu sur la route un beau palmipède, noir, grand, svelte, visiblement égaré. Derrière lui, un employé communal me faisait signe de passer mon chemin. A ma sortie, le même employé communal revenait tenant d’une main un fusil et de l’autre le canard mort. Il m’a expliqué qu’il était blessé et que de toute façon c’était un nuisible. Un peu plus loin, en conduisant, j’ai eu envie de pleurer. (Je sais, je suis une incurable sentimentale). Un être beau et vivant venait de trépasser et j’avais été totalement impuissante à empêcher que cela arrive.

Cette petite histoire, dont le décor (la déchetterie), les protagonistes (un animal noir et un chasseur), le vécu (l’impuissance) et le dénouement (fatal) résument bien Pluton, a eu lieu pendant que la Lune transitait mon Pluton natal. L’ascendant du moment était conjoint Pluton et non moins de 4 planètes se bousculaient dans la maison VIII – maison gouvernée par Pluton. CQFD.

En y réfléchissant, j’y vois une mise en garde ; l’optimisme béat des horoscopes qu’on voit de nos jours exige qu’il y ait un happy end : les coups durs sont automatiquement suivis d’une récompense, l’anéantissement par une renaissance. Mais mon histoire ne finissait pas bien. Le canard était bien mort, les déchets voués à la fournaise, mais elle était où la régénération promise ?

La leçon à mes yeux est d’assumer qu’on ne vit pas dans le monde des Bisounours. Non, la vie ne suit pas les codes de Hollywood, il y a bien des points de non-retour et oui, parfois on n’y peut rien, on fait avec. C’est pour moi un des messages de Pluton.

 

P.S. Ce matin, la Lune formait un transit, heureusement mineur, sur ce même Pluton ; lors de la promenade matinale du chien, j’ai failli marcher sur le cadavre ensanglanté d’un lapin, tapi dans l’herbe. Si vous vous demandez pourquoi mes anecdotes plutoniennes tournent autour du monde animal, voilà : Pluton gouverne ma maison VI des petits animaux. Mais je préfère de loin employer ce Pluton natal dans le rôle assigné, là où il se trouve, dans ma maison IV en Vierge : éliminer le périmé, les déchets, nettoyer de fond en comble pour purifier (Vierge). Si seulement j’y mettais plus de diligence, peut-être serais-je moins souvent confrontée aux traces irréversibles d’un Pluton assassin.