Étiquette : orientation professionnelle

Quand je serai grand, je serai…

metiersEn 2008, après de bons et loyaux services rendus à l’université de Lausanne en tant que premier assistant de recherche, je me suis retrouvée subitement en recherche… d’emploi. Un stage postdoctoral ne pouvait pas être prolongé indéfiniment, il était temps pour moi d’emprunter le chemin de l’ORP et fréquenter les sites de placement. Mes efforts restèrent vains et ce n’est qu’au bout d’une bonne année de candidatures échouées et de postdocs rejetés que la proverbiale ampoule s’est allumée au-dessus de ma tête. Ce que j’avais vécu comme un échec était peut-être l’opportunité tant attendue de pratiquer au grand jour ma passion de toujours, l’astrologie. Avec la lune progressée en Bélier, j’ai illico entrepris de rédiger un business plan, créé un site internet et reçu mes premiers clients. Un deuxième volet de ma vie professionnelle avait commencé.

 

Depuis, la question me taraude : comment lire dans un thème la véritable vocation de la personne ? Peut-on même parler d’une véritable vocation ou seulement d’une série d’aptitudes ou prédispositions pour telle ou telle occupation ? Est-on prédestiné à une carrière spécifique ou bien y a –t-il plusieurs voies à explorer pour chacun?

 

La plupart des auteurs s’accordent sur le rôle primordial du Milieu du ciel (MC) dans la description du métier idéal du sujet. Dans mon cas, le MC se situe en Poissons, son maître Neptune en maison VI en Sagittaire. Le seul aspect qu’il forme avec une autre planète, en dehors d’un quinconce à Mercure, est une conjonction solitaire à Jupiter (dans son signe). Cette conjonction à son tour est en carré au MC, mettant un point final à la piste des déductions. Est-ce que moi-même, en tant qu’astrologue, j’étais capable de définir ma propre vocation en disposant de si peu d’information ?

 

Un MC en Poissons per se fait penser à un métier dans le domaine des soins, médical ou thérapeutique, où l’empathie et la sensibilité sont des atouts. Ceci est encore souligné par la position de Neptune en VI, maison liée à la santé, à l’hygiène de vie et au service rendu aux autres. La position recherchée est plutôt humble, modeste, loin des projecteurs. En conjonction à Jupiter, cela pourrait indiquer qu’une philosophie de vie sous-tend ce service, d’autant plus que la conjonction a lieu en Sagittaire, signe porteur de fortes convictions. La réalisations des objectifs professionnels pourrait en outre avoir lieu à l’étranger.

 

Je ne dois pas être la seule à avoir mis du temps à trouver ma voie. Jeune, ma facilité dans les études a fait qu’aucune matière particulière ne prenait le dessus dans mes préférences. Mes résultats scolaires étaient uniformément bons et ni mes parents ni moi ne sommes arrivés à savoir quels étaient véritablement mes talents, si toutefois j’en avais. Comme beaucoup de bons élèves dans mon pays à cette période, j’avais commencé à me préparer pour des études de médecine ; sans aucune connaissance d’astrologie à l’époque, j’avais sans savoir visé assez juste (Neptune maître de X en maison VI). Au hasard d’un conseil d’un proche, mon choix final s’est porté sur la biochimie, ce qui a débouché sur une bourse d’études en France, un doctorat et un travail en pharmacologie (Neptune gouverne la pharmacologie ; on peut y voir l’influence de Jupiter en domicile – hautes études à l’étranger !). Je me suis vite aperçue que le travail au laboratoire, malgré ses attraits intellectuels, manquait de contact humain ; me rendre utile de façon concrète à quelqu’un était pour moi plus gratifiant que la satisfaction très relative de voir mes résultats publiés quelque part pour le bénéfice douteux et abstrait de la science. Ma lune en Scorpion était à l’aise dans le milieu de la recherche, mais mon Mercure en Taureau réclamait des résultats tangibles et utiles.

 

Je me suis donc tourné vers mon hobby de longue date : l’astrologie (Uranus en maison V). Rencontrer des gens en chair et en os, pouvoir les conseiller et leur venir en aide était à chaque fois une expérience réjouissante (maître de la X en maison VI). De plus, pour la première fois je travaillais à mon compte, libre de prendre seule mes décisions (Soleil en Bélier). Je ne l’avais pas vraiment remarqué auparavant, mais cette liberté me remplissait de joie. Cependant, l’astrologue en moi restait sur sa faim : toute attirante qu’elle était à mes yeux, ironie du sort, l’astrologie ne correspondait pas tout à fait à la description de mon métier idéal ! Uranus, maître traditionnel de l’astrologie, n’était pas relié au MC. Je n’y étais donc pas encore… Un détour par l’enseignement primaire (Jupiter) n’a pas été non plus concluant (Nœud Sud en maison III).

 

Entre temps, convaincus pas la masse de preuves scientifiques, mon mari et moi avions adopté une alimentation végétale, en premier lieu pour ses bienfaits pour la santé mais sans oublier l’intérêt écologique. Plus j’avançais dans mes lectures – qui me permettaient de renouer avec ma formation de biologiste – plus une vision prenait contour. J’allais devenir coach en nutrition et transmettre l’information aux autres ! Les dernières pièces du puzzle tombaient enfin en place : ma lune en VI, maître de l’ascendant cancer (nourriture) et de la maison II (appétit), opposée à Saturne (discipline) ; Mercure, quinconce Neptune-Jupiter, sextile le MC. L’approche idéologique de l’hygiène de vie promise par Neptune-Jupiter en Sagittaire trouvait son expression. Et il s’agissait encore d’une activité de conseil, au contact des gens. Eurêka !

Et comme les Poissons sont un signe double, aujourd’hui je mène joyeusement de front mes deux activités.

Je n’ai pas écrit tout ceci par pur narcissisme. Je pense que mon histoire illustre bien le fait qu’on peut développer son potentiel tout au long de sa vie. Les choix évoluent toujours dans le cadre donné par le thème et, du moins pour moi, il est fascinant de suivre la danse des correspondances astrologiques. Nous sommes en perpétuel devenir et lorsqu’une porte se ferme une autre s’ouvre quelque part. Est-ce mon optimisme typique de Jupiter en Sagittaire ? Mais il n’y a pas besoin d’avoir ce placement pour constater les effets de la pensée positive. Trop souvent, nous sommes responsables de nos limites. Osons aller en quête de notre meilleur soi !

 

Mon histoire le montre aussi, le Milieu du ciel n’épuise pas à lui tout seul les informations à tirer sur l’orientation professionnelle d’une personne. Le thème astral est un tout et chaque élément du thème réclame de s’exprimer. Oui, la maison X décrit la carrière et le statut social. La chaîne de maîtrises à partir du Milieu du ciel développe la question. Les planètes en aspect au MC ont leur mot à dire. Mais n’oublions pas la maison VI (qui décrit, elle, la nature du travail à effectuer), la maison II (la source des revenus) et surtout les piliers du thème : les positions du Soleil, de la Lune, de l’ascendant, des éventuels amas planétaires. Notre volonté (Soleil), nos besoins intimes (Lune), l’image que nous donnons de nous-mêmes (ascendant), notre façon d’entrer en relation (Vénus) ou de nous affirmer (Mars), tout ceci doit être pris en compte avant de juger d’une vocation.

 

Surtout, gardons à l’esprit qu’une multitude de pistes sont possibles pour l’épanouissement personnel, tant que la symbolique astrologique est respectée. Ai-je fini de donner vie à mon thème ? Je ne le crois pas. Et j’ai hâte de découvrir la suite !